Actes 3.1-10
1. Les disciples montent chaque jour au temple
Malgré les griefs faits à la structure religieuse du judaïsme c’est là que les apôtres vont car : c’est l’occasion de rencontrer des hommes et des femmes qui recherchent Dieu ; c’est un lieu de vie communautaire. C’est dans la communauté, avec toutes ses imperfections que nous nous construisons en nous frottant les uns aux autres.
2. Ils rencontrent un infirme / le boiteux.
L’homme qu’ils rencontrent est un inconnu, un homme sans nom, sans identité, victime impuissante d’une infirmité subie dont il n’est même pas l’artisan. Comme infirme, il n’avait pas le droit d’entrer dans le temple sous peine de lapidation.
L’échange de regards. Il y a d’abord le regard de l’infirme « oraô – eido » : c’est le regard banal des gens qui se croisent sans se voir, voient sans se regarder. Puis, Pierre, ainsi que Jean, le fixa : « atenizô » qui veut dire : « fixer les yeux sur… ». Pierre adresse au mendiant un regard attentif. Il voit devant lui un homme, pas seulement un numéro, un anonyme. Le mendiant est une personne. Pierre adresse ce regard à l’infirme pour l’inviter à changer de regard. Il lui dit :
« bleppò » qui veut dire « Porter son regard sur… » et à orienter son regard sur eux. Voyant l’intérêt de Pierre et Jean pour lui, il peut changer de regard. Il observe : « ép’éxô » : qui veut dire observer, prêter attention. C’est un regard qui engage la personne. Cette fois l’homme est présent. Le regard construit une relation. C’est ce dont ont d’abord besoin les malades, les blessés physiques ou moraux de la vie. Un regard qui s’intéresse à eux d’abord puis à leurs maux. Si des blessés parviennent à se redresser, c’est parce qu’ils rencontrent un regard qui croit en eux. Le vrai miracle est là. Un échange de regard, c’est aussi entrer dans un processus de pardon, de réconciliation, de repentance, de confession… processus qui est toujours guérissant… (Bernard Martin, veux-tu guérir ?). Le regard des tyrans tue, un regard empathique restitue à la vie, donne de l’estime de soi, donne de la considération.
3. Vers la guérison
Maintenant que le lien est construit, que l’infirme n’est plus un homme anonyme, mais un homme qui peut dire sa vie, ses besoins, son histoire, nous pouvons alors entrer dans le processus de guérison. Pierre prend la parole, v 6 et 7. L’homme entend des paroles inouïes.
Mais il est capable de les entendre. Ces paroles ont un impact en lui. Pierre actualise, pour cet handicapé, le pouvoir que Jésus a manifesté lorsqu’il était sur terre. La proclamation du message du salut s’accompagne des signes, miracles et guérisons qui attestent de la véracité du message.
L’Evangile est proclamé en paroles et en actes. La prophétie d’Esaïe 61 se réalise en Jésus-Christ.
Souffrances et maladies sont signes du mal qui est venu dans le monde (Gn 3.16). Dans le Royaume éternel il n’y aura plus de douleur (Ap 21.4). Or Jésus est venu inaugurer le temps du salut, le Royaume de Dieu s’est approché (Lc 10.9). Le Christ est venu pour faire échec au Mal. Il est venu pour restaurer l’image de Dieu que le péché a défigurée aux yeux des hommes. Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du Diable (1Jn 3.8). C’est pourquoi il n’est pas surprenant que les guérisons aient une place capitale dans le ministère de Jésus. L’un des attributs de Dieu dans l’Ancien Testament est : « Je suis le Seigneur qui te guérit » (Ex 15.26).
Attention ! Le « nom du Seigneur » n’est pas une formule magique ni à utiliser pour user d’un pouvoir quelconque sur Jésus, mais l’expression d’une communion intense avec Lui.
Questions
- En quoi la vie communautaire est-elle, pour moi, un moyen de me construire ?
- Quelles sont mes expériences de regards guérissants que j’ai donnés ou que j’ai reçus ?
- De quels miracles ai-je été témoin ?
- Que me faudrait-il pour que je guérisse des malades ou des infirmes au nom de Jésus ?
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