Vivre avec nos fragilités

Vivre avec nos fragilités

On peut se demander qui était responsable de la communication à Pâques. En effet, à Noël, la communication avait été bien faite : prophéties, anges, chants, etc. A Pâques, la résurrection se fait le matin lorsque les gens dorment, les gardes ont été endormis, personne n’est présent. Si nous avions organisé la résurrection, nous aurions sans doute organisé les mêmes événements que lors du don de la loi sur le Sinaï : éclairs, tonnerres, tremblement de terre, etc. Depuis 2000 ans, l’église essaie de réparer cette discrétion de Dieu en y mettant du sensationnel, en habillant Pâques avec du spectaculaire.

(Jn 20.1-10)

Cet évangile est intéressant, car l’auteur y est aussi acteur. Pierre et Jean courent au tombeau suite au témoignage de Marie de Magdala. Dans un tableau qui représente Pierre et Jean courant au tombeau, le peintre leur a mis un regard inquiet comme s’ils avaient peur de ce qu’ils allaient trouver. Jean n’entre pas dans le tombeau comme dans les scènes de crime à la TV. Pierre y entre et le texte nous dit, de façon lapidaire pour un événement aussi crucial que la résurrection : « il vit et il crut ». Il n’y a pas de cris de joie, d’alléluia, etc. puis, « … ils retournèrent chez eux ». Comment évangéliser le monde avec si peu d’enthousiasme ? Nous vivons un peu de la même manière nos cultes de Pâques : nous y allons, nous entendons le message, nous y croyons puis disons « qu’est-ce qu’on mange aujourd’hui ? ». Pierre et Jean ont vu et cru que le tombeau était vide, mais il n’y a pas eu de rencontre avec Jésus. Jésus ne révèle pas sa résurrection aux disciples, ni aux dignitaires, mais en premier lieu à une femme qui pleure. Dans la société d’alors, la femme est en bas de l’échelle sociale et de plus, elle pleure ce qui ne devait pas arranger sa beauté. Jésus se révèle à un cœur qui a besoin de Lui.

Une chanson dit : « ne dit pas le mot fin ». En pensant que Dieu pourrait me dire « Je mets fin à notre relation », j’ai trouvé cette pensée insupportable et j’ai réalisé ce que je perdrais.

C’est un peu cela, ce que Marie ressentait. C’est ce cri intérieur, violent, exigeant de l’amour. Dieu continue de se révéler à des personnes qui pleurent, qui sont bouleversées par l’amour, le désir de l’autre. Sans cela, on est politiquement correct. Marie n’a pas vu les linges ni le tombeau vide, elle voulait voir Jésus, elle avait besoin de Jésus et Il l’appelle par son prénom. Il se révèle dans la souffrance produite par notre besoin de Dieu, notre faiblesse, notre désir de Lui. Nous n’avons pas besoin d’œufs de Pâques, mais de Jésus qui nous appelle par notre prénom.

 Questions :

  •  Que signifie concrètement Pâques pour moi et quels en sont les effets dans mon quotidien ?
  • Comment comprendre la discrétion de l’annonce de Pâques ?
  • Comment devenir une Marie de Magdala si je suis un Pierre ou un Jean ?

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