La justice et le pardon

La justice et le pardon

« Pardon, excusez‐moi ! ». C’est une phrase rituelle lorsqu’on craint de déranger ; lorsqu’on veut vite passer à autre chose ; qu’on a causé un petit désagrément ; qu’on a blessé par des paroles trop rapides ou des gestes irréfléchis. C’est déjà reconnaître qu’on est en face d’une autre personne et qu’on n’est pas indifférent à elle et au tort qu’elle subit. « L’homme est un loup pour l’homme ! » T. Hobbes. Ce n’est pas flatteur pour les loups se battant pour de la nourriture, un territoire ou l’hégémonie sur une meute… nous le faisons souvent pour moins que cela…

1. Nous pardonnons souvent mal car : notre instinct de rendre le mal pour le mal prend spontanément le dessus ; notre individualisme nous isole ; notre désir d’éliminer autrui ou de l’éviter nous donne le sentiment d’être quelqu’un ou d’être « du bon côté ».
Nous craignons la confrontation et trop facilement nous pardonnons, sans s’expliquer. Nous nous soumettons aux 10 faux commandements : Tu seras toujours gentil ; Tu éviteras la confrontation ; tu affirmeras avoir toujours raison. L’indifférence dans la relation est parfois pire que la haine, car elle dit : « A mes yeux, tu ne comptes pas ». Jésus enseigne qu’il ne faut pas pardonner une fois mais continuellement et que la prison est pour celui qui ne pardonne pas, (Mt 18.21‐22) ; (Lc 17.3‐5).

2. Reconstruire sur une bonne base. Le modèle est en Christ, (Rm 5.6‐8). La grâce précède toute chose ; Christ est mort pour nous, alors que nous étions des impies. C’est l’histoire folle du fils prodigue qui dilapide la fortune du père et qui est attendu par son père qui lui pardonne, (Lc 15). Des Africains disaient de cette parabole : « ce père est fou, les jeunes ne respecteront plus les anciens… ». Le pardon est un don, un don d’amour. Pardonner, c’est dire à l’autre « tu vaux mieux que tes actes », Paul Ricoeur. La justice et la vérité seront mieux recherchées après avoir pardonné ou été pardonné. Le pardon c’est : « remettre les griefs ; renoncer à se venger (seule la victime peut pardonner) ; c’est prendre sur soi les conséquences de l’erreur d’autrui (le par‐don) ; la disposition à pardonner précède la confession ; le pardon est indispensable à une communion rétablie mais ne veut pas dire que l’on considère le coupable comme innocent.

3. Ma responsabilité devant le prochain qui m’offense. Si l’on ne pardonnait jamais, on ne verrait bientôt plus personne, A. Capus. Pour pardonner, il faut : reprendre l’offenseur (justice) en se souvenant que l’on est soi‐même pécheur ; chercher à le « gagner » et non à l’humilier ; avouer le mal et demander pardon peuvent être distinct ; vivre cela entre soi et l’autre seulement ; la justice, c’est dire : qui a fait du tort à l’autre et qui est la victime. Le préalable au pardon, c’est la confession, (1Jn 1.9). Le pardon est sans limite (70X7) et de tout cœur, (Mt 18.35). Refuser de pardonner, « c’est boire chaque jour un verre de poison et espérer que c’est son ennemi qui va trépasser » (proverbe anglais). Le pardon libère l’offenseur et l’offensé et restaure les conditions d’une saine relation.
Tous les péchés notoires ou cachés sont une dette envers Dieu. Nous inquiétons‐nous de son pardon ?

Questions :

  • Quelle est ma culture et ma pratique relative au pardon et à la confrontation ?
  • Comment ai‐je expérimenté le plus fortement le pardon d’une autre personne à mon égard ?

Quels en ont été les effets ?

  • Comment ai‐je expérimenté le plus fortement la repentance envers Dieu ? ou envers une autre personne ?

Quels en ont été les effets ?

  • Pour quelle expérience de réconciliation avec une autre personne je voudrais rendre grâce ?

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