Job : avec Dieu, souvent contre Lui, jamais sans Lui

Job : avec Dieu, souvent contre Lui, jamais sans Lui

Le livre de Job est difficile, même énigmatique, mais nécessaire dans la bible car Dieu aime le monde tel qu’il est et non comme nous voudrions qu’il soit. Dieu est au cœur de nos souffrances et même les précède. Ce livre ne donne pas une réponse sur l’origine du mal ni à son éradication. C’est l’histoire d’un homme droit et qui souffre. C’est l’histoire d’un homme intègre, cohérent avec Dieu, et pour qui tout réussi. Il est riche, a une nombreuse famille, une propriété, une entreprise, des troupeaux, est considéré par son entourage et au‐delà, il a une bonne santé. De façon soudaine, un immense malheur le touche ; il perd tout : enfants, propriété, entreprise, troupeaux, santé ; tout part en fumée. Puis, il perd la compréhension de sa femme, de ses amis, de Dieu. Il reste avec sa question : Pourquoi ? Lorsque le malheur frappe, on pose ce type de questions : Pourquoi moi ? Pourquoi lui ? Etc. On voudrait des réponses pour pouvoir continuer à vivre. Les amis de Job ont la réponse de la théologie de l’époque, la théologie de la rétribution, (Pr 3.33) ; Si Job vit ce drame, c’est qu’il est coupable. Job se défend avec courage et persévérance. Puis, il a des intuitions nouvelles pour son époque et sera trouvé et connu par Dieu qui le rejoint dans l’ordre de la connaissance/relation et non du savoir. Job, au travers de sa souffrance, évolue vers une espérance qui pour nous est celle que nous avons en Christ. S’il évolue, c’est qu’il est authentique vis‐à‐vis de lui‐même et de ses amis. Il ose dire tout haut ce que d’autres n’osent pas même penser. Il ose toute la gamme des émotions : la rage, la colère, le dégoût de la vie. Dans un premier temps, il semble accepter l’épreuve, (Jb 1.21). Puis, il va répandre sa plainte, (Jb 3.3‐4 ; Jb 3.11‐13). Il y a un changement de ton entre (Jb1.21) et la suite. Atteint au plus profond de lui, il dit qu’il aurait préféré ne pas naître. La colère de Job n’enlève rien de sa grandeur et de sa foi. Une foi saine ne fait pas l’économie de la révolte. Cette foi est plus saine que le silence des stoïques. Dieu est suffisamment grand pour qu’on puisse lui dire notre condition humaine, (voir les Psaumes). Dieu ne reproche rien à Job même lorsque sa révolte est dirigée contre Lui. Job ne voit plus Dieu, ou il Le voit comme un persécuteur même comme un pervers, (Jb 10.13‐14). L’attitude des amis a une influence sur l’image que Job se fait de Dieu. Job avance mais pas ses amis. Il a des intuitions. Alors que dans sa solitude il voulait un Dieu qui discute avec l’homme, il entrevoit le besoin d’un médiateur, (Jb 9.30‐35), qui ferait le lien entre lui et Dieu ; d’un témoin dans le ciel qui ferait que sa douleur ne sera pas oubliée, (Jb 19. 23‐27), et qu’il y aura une fin à son calvaire. Il entrevoit une espérance : Son rédempteur. Celui qui le rachète et le sauve c’est Dieu qui n’est plus l’accusateur, le pervers. Job a soupiré après Jésus par des intuitions lointaines. Il a soupiré après ce Dieu qui se fait notre égal et qui cherche la réconciliation, (2Co 5.19), qui éloigne de nous la figure d’un Dieu terrible, qui se présente comme sensible au mal et au péché et qui est venu dans la réalité de notre humanité. La réponse n’est pas un concept, mais la croix. Il ne s’agit pas d’une espérance légère qui fait l’économie de la souffrance dans le monde, même si nous ne comprenons pas tout. Un jour, tout deviendra simple et limpide ; aujourd’hui, nous marchons par la foi et pouvons dire que notre rédempteur est vivant.

Questions :

  • Quelle est ma théologie sur la souffrance ?
  • Lorsque je suis touché par un drame, quelles sont mes émotions et comment est‐ce que je les exprime ?
  • Dans la souffrance, en quoi être en révolte contre Dieu est préférable à être stoïque ?
  • En quoi le Christ crucifié est‐il la réponse aux drames humains ?

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