De l’éphémère à la vraie joie

De l’éphémère à la vraie joie

Ecclésiaste 4.1-16

L’Ecclésiaste est un homme profondément croyant. Il mentionne Dieu à 37 reprises. Comme il est profondément lucide sur la vie, il dit vrai et en décrypte les réalités profondes.
(Ec 4.1‐3), l’oppression universelle … sans consolation. L’Ecclésiaste observe qu’il y a une oppression universelle, qu’elle n’est pas accompagnée de consolation. On a l’impression que les puissants ont besoin d’humilier les faibles. Face à cette réalité, à quoi bon vivre, d’autant plus qu’on ne peut pas changer les choses.
(Ec 4.4‐6), le travail source de jalousie. Le travail est un don de Dieu. Suite à la chute, le travail qui devait se vivre harmonieusement devient l’exploitation des faibles par les puissants. Il est perçu comme une compétition pour posséder plus que les autres ou être au‐dessus des autres.

(Ec 4.7‐8), la solitude et ses drames. C’est l’un des méfaits de l’individualisme dans nos sociétés. Elle est moins vécue dans des sociétés dans lesquelles se trouve le sens de la famille, et de l’appartenance au clan qui donnent une véritable solidarité dans le quotidien. Nos sociétés occidentales connaissent l’éclatement des familles, 60 % des appartements de nos villes sont occupés par des personnes seules. L’homme moderne crève de solitude. L’ecclésiaste qui vivait dans une société clanique avait le pressentiment de cette solitude.

(Ec 4.9‐11), les bienfaits de l’amitié. L’amitié peut offrir à chacun un meilleur profit, une meilleure solidarité, une meilleure résilience lorsqu’on se trouve dans la peine.

(Ec 4.13‐16). Les ambiguïtés du pouvoir politique. Le politique est nécessaire et bon pour l’harmonie sociale. Il est la surface sur laquelle se projettent nos rêves, nos attentes ce qui amène les politiciens à la démagogie en faisant miroiter des lendemains enchanteurs, qui produiront des déceptions. Le despote est remplacé par un jeune gouvernant qui suscite des espoirs et qui devient à son tour un despote et c’est la déception.

La dynamique de l’Ecclésiaste. Il souligne les contradictions de la vie humaine et son véritable caractère. La contradiction est son mode de pensée. C’est ce que nous vivons en ouvrant le journal ou la TV : A chaque seconde, nous voyons un acte de violence et un acte de tendresse, un mariage et un deuil, un geste de sauvetage et une catastrophe, etc. Dieu est le seul à pouvoir supporter cette asymétrie et la simultanéité du bonheur et du malheur, de l’injustice qui divise ceux qui n’ont rien de ceux qui ont beaucoup, etc. Il y a chez l’Ecclésiaste, non pas un abandon, mais un appel à la vie inscrite dans la vanité. La dynamique de l’Ecclésiaste peut se résumer par cette citation : « Pour être prêt à espérer dans ce qui ne trompe pas, il faut d’abord désespérer de tout ce qui trompe ». En fait, Dieu est la seule source de vie.

Désespérer de tout ce qui trompe. La maladie dont souffre l’homme est sa propre nature. La vie humaine sans Dieu est une espèce de prison de l’angoisse, du manque d’estime de soi, etc. La tentative pour fonder (en) lui‐même son existence ne fait que de renvoyer l’homme à sa condition de créature et à sa misère.

S’attacher à ce qui ne trompe pas. Redécouvrir en Dieu un père et, par‐là, retrouver le chemin de son être profond. Il ne saurait y avoir d’entente entre les hommes aussi longtemps que l’individu n’aura pas retrouvé son identité devant Dieu. Celui qui s’est séparé de Dieu ne peut échapper au cercle vicieux de l’angoisse et de l’autodévaluation.

Le message de l’Ecclésiaste. « Ce qui fait exister l’homme, une fois dépouillé de tout ce qui est vanité, c’est sa relation avec Dieu ».
Conclusion. La création a été soumise à la vanité…, (Rm 8.20‐23). C’est ce monde de la vanité que Dieu aime, qu’Il est venu sauver et transfigurer.

Questions :

  • Comment puis‐je exprimer, en mots, en quoi la vie sans Dieu est vanité ?
  • Comment est‐ce que je vis les contradictions de la vie humaine ?
  • Comment ma foi en Dieu transfigure‐t‐elle le monde dans lequel je vis ?

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