Vivre le miracle de la réconciliation

Jésus aborde le sujet des relations humaines dans Mt 5-7. Il nous donne le Sermon sur la montagne, puis dit que nous sommes le sel de la terre, la lumière du monde, etc. Il enseigne ainsi la nouvelle façon de vivre les relations humaines. Pour les Juifs, les relations humaines sont données par la loi. L’application scrupuleuse de ces lois avait fait de certains d’entre eux des légalistes.

Jésus ne dit pas qu’il l’a abolie cette loi, mais qu’Il l’a accomplie (Mt 5.17-18). La loi doit donc être interprétée à la lumière du Christ. Dorénavant, elle ne sera plus seulement un système à appliquer, mais elle partira du cœur, des pensées. Ex. : « Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : tu ne commettras pas de meurtre … » (Mt 5.21). Jésus éclaire ce commandement en Mt 5.22. Il fait de même pour d’autres sujets dans Mt 5.21-48.

Pour Jésus, les sentiments, pensées et autres qui abaissent l’humain appellent déjà une condamnation. Les tribunaux humains peuvent condamner nos actes mais nos sentiments, pensées, seul Dieu les connaît. Nous pouvons effectivement détruire quelqu’un par notre comportement, nos paroles, etc. L’exemple de Caïn est parlant. Le problème, c’est qu’il a laissé monter en lui des pensées meurtrières malgré les avertissements qu’il a reçus de Dieu (Gn 4.7). Il est assassin avant d’avoir tué. Les pensées, paroles, sentiments, etc. contre les autres nous coupent de la communion avec Dieu.

La réconciliation (Mt 5.21-26)

C’est le cœur du message biblique. Jésus nous a réconcilié avec Dieu et nous a enseigné la réconciliation avec le prochain. Puisque nous sommes pardonnés, nous pouvons pardonner. Etre réconcilié, signifie rétablir les liens rompus. Pour cela, il faut de l’humilité. Il est aussi nécessaire de demander pardon et de recevoir le pardon de la personne lésée. Dans (Mt 5.23-24), il s’agit d’un offenseur qui sert Dieu. Jésus inverse les choses. Il privilégie la réconciliation des personnes au service pour Dieu (1Jn 4.20). La réconciliation permet à l’offensé de ne pas développer d’amertume ou de colère.

Si nous venons au culte, écouter la Parole et recevoir la Ste-Cène avec un cœur non réconcilié avec Dieu et avec notre frère, nous sommes sous le jugement de Dieu nous dit Jésus. C’est prendre la Cène indignement (1Co 11.27). Nous avons aussi à être porteur d’un message de réconciliation et de gestes de réconciliation auprès des personnes qui ne connaissent pas Jésus.

Lorsque nous avons fauté, nous avons tendance à expliquer pourquoi nous avons agi ainsi. Jésus ne nous demande pas cela, il nous prie de demander pardon.

Evite le tribunal (Mt 5.25-26)

Un tort non réparé ou une situation mal gérée (héritage, abus, etc.) peut créer une situation explosive qui peut conduire à aller devant le tribunal. C’est une chose à éviter. Or ce que nous dit Jésus, c’est que la situation est souvent plus difficile que nous le croyons. Notre adversaire n’a pas toujours tort, notre bon droit n’est pas toujours aussi bon que nous le croyons et une procédure devant le tribunal risque bien de nous coûter très cher.

Exemple : Une femme mariée avait coupé toute relation avec ses parents. Son père avait abusé d’elle. Un jour elle décide d’aller le voir. Elle lui raconte ses souffrances. Le père reconnaît ses torts. C’est la réconciliation.

Si nous voulons marcher en communion avec Dieu, vivre et rayonner l’amour du Christ, personnellement et en communauté, nous pouvons, grâce à l’amour et à la miséricorde que Dieu a pour nous, vivre le miracle de la réconciliation. C’est aussi le signe du Royaume de Dieu. Le pardon ne change pas le passé, mais il élargit le futur.

 Questions

• Comment comprendre que nos pensées peuvent avoir la même valeur que nos actes ?
• Quelles sont mes expériences de réconciliation avec autrui ? Ont-elles toujours été source de vie ?
• Comment faire, lorsque j’ai subi une injustice, si je ne veux pas aller au tribunal ?