Marie, mère de Jésus

Marie, mère de Jésus

Marie reste un point d’achoppement entre catholiques et protestants. Les catholiques la vénèrent les protestants ont tendance à la bouder. Nous disposons de peu d’éléments la concernant. Ce sont surtout Luc et Matthieu qui en parlent, Marc : un peu, Jean : à deux reprises seulement, aux noces de Cana et au pied de la croix. Les femmes de cette époque n’avaient pas beaucoup de poids dans la vie publique, c’est Jésus qui leur a accordé de l’attention, qui leur a donné une place et une parole.

Heureux le ventre qui t’a porté,

(Lc 11.27)

Marie, âgée entre 12 et 15 ans, vierge, voit sa vie basculer : elle sera enceinte de l’Esprit-Saint. Si Joseph l’avait dénoncée, elle aurait été lapidée. Elle  accouche d’un petit garçon sans avoir été « approchée » par Joseph, dans un endroit peu propice. Des bergers de nulle part, des mages de très loin,  débarquent pour adorer son enfant. Elle devient migrante, contrainte à fuir en Egypte avec Joseph et l’enfant. De retour à Nazareth elle éduque son enfant qui grandit et elle donne naissance à plusieurs autres enfants. Elle passe par une souffrance indicible quand la mission divine de son fils tourne mal. Elle assiste impuissante à sa mort sur la croix, dans une injustice criante : le pire supplice pour une mère. Après l’Ascension, on la retrouve parmi les disciples et les frères de Jésus (Ac 1.12-14), puis on perd sa trace.

Où a-t-elle puisé les forces pour tenir le coup ?

(Lc 11.28) :

Jésus fait sortir la femme d’un carcan traditionnel lourd et stigmatisant : la fécondité est une bénédiction, elle assure la  descendance, la stérilité une malédiction et un déshonneur. Jésus, en quelques mots, casse cette fatalité de la malédiction : accéder à la Parole et s’y tenir procure un bonheur plus grand encore que la maternité.

L’annonciation,

(Lc 1.26-38).

Alors que son avenir est tout tracé, Dieu fait irruption dans sa vie. Elle fait preuve de courage et demande « Comment cela se fera-t-il ? », elle a les pieds sur terre.

Les noces de Cana,

(Jn 2.1-11).

Dans ce dialogue entre Jésus et sa mère, c’est comme si Marie avait compris que le ministère de Jésus devait commencer, elle dit : « Faites ce qu’il vous dira ». Alors que Jésus venait de lui dire « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? ». Il ne s’agit plus d’être la mère mais une femme qui croit. Le lien familial demeure, mais elle le dépasse, elle a vu plus loin. Une autre grande découverte : Marie devient la première croyante de Jésus. !

La mère et les frères de Jésus,

(Mt 12.46-50).

La famille de sang est trop étroite pour contenir l’amour de Dieu, la famille de Jésus s’étendra à tous les croyants.

La demande de la mère des fils de Zébédée,

(Mt 20.20-28).

Cette demande donne l’occasion à Jésus d’apporter un renversement radical des valeurs : celui qui veut être grand devant Dieu, qu’il se mette au service des autres.

Les découvertes :

1) Ecouter et garder la Parole procure un grand bonheur.
2) Dieu peut faire irruption dans la vie de chaque croyant, quel qu’il soit.
3) Marie : la première croyante de Jésus.
4) La nouvelle fraternité de Jésus : la grande famille des croyants.
5) Renversement de nos valeurs humaines : si tu veux être grand aux yeux de Dieu, mets-toi au service des autres.
6) Jésus : la Parole libératrice.

Idolâtrie de Marie :

une femme si extraordinaire pourrait ressusciter et rejoindre son fils. On
pourrait l’appeler la Mère des croyants. Préservée du péché originel, elle ne pécherait jamais, ce serait la nouvelle Eve. Elle pourrait être notre médiatrice, car nous, pauvres pécheurs, ne sommes pas dignes de nous adresser directement à Dieu. C’est un raccourci pour dire les glissements, les débordements, les excès dont Marie a été l’objet au fil des siècles, à coups de récits apocryphes, de légendes dorées, de conciles, de grands débats.
Attention ! Notre imaginaire peut nous amener à l’idolâtrie et faire une divinité d’une simple femme humble qui ne voulait que servir son Dieu selon (Mi 6.8).

Questions :

  • Que pourrait amener la vie de Marie dans ma propre vie ?
  • Dans quel domaine l’idolâtrie pourrait-elle me gagner ?

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