En tant qu’humains, nous ne pouvons pas prétendre comprendre les silences de Dieu. Souvent ceux qui les vivent sont dans de grandes souffrances. Mais, s’il y a silence, c’est que Dieu parle aussi. Il le fait par un verset biblique, un rêve, une parole donnée, etc.
Je ne vais nommer que deux sortes de silence.
1. Silence qui suit une promesse. Dieu parle, donne une promesse, puis fait silence. C’est un silence annonciateur de vie. Exemple d’Abraham : Dieu lui fait une promesse, (Gn 15.5‐6) ; la promesse ne se réalise pas, ils trouvent une solution humaine (Abraham a 86 ans), (Gn 16) ; 13 ans plus tard, la promesse est renouvelée. Le but de Dieu était‐il de renforcer la foi d’Abraham ? Le deuxième silence de Dieu pour Abraham, c’est le sacrifice d’Isaac, (Gn 22.2). Abraham a appris à faire confiance, (Hé 11.19) ; il ne cherche plus à utiliser des moyens humains, il est appelé ami de Dieu, (Jc 2.23). Malgré les promesses, il faut parfois beaucoup de courage pour continuer d’être fidèle.
2. Le silence qui arrive au milieu de rien, qui vient à l’encontre de notre logique humaine. Exemple : Job perd tout sans rien comprendre, mais il pourra dire « …mon rédempteur est vivant.. » (Jb 19.25). Il dit qu’une justice sera rendue mais qu’elle ne lui appartient pas ; Jésus abandonné par Dieu sur la croix, silence qui est vécu pour nous. Il peut aussi comprendre les silences que nous vivons, (Hé 2.18). Silence ne veut pas dire absence. Jésus nous promet sa présence, (Mt 28.20) ; (Rm 8.38‐39).
Les attitudes des personnes bibliques face au silence. Marie, sœur de Lazare, enferme Jésus dans un schéma : Jésus peut guérir, mais peut‐il ressusciter un mort ? (Jn 11). Paul accepte son infirmité et découvre que la puissance de Dieu s’accomplit dans sa faiblesse. Les trois amis de Daniel décidés à servir Dieu même s’Il n’intervient pas, (Dn 3.16‐18).
Quelques pistes face à nos silences. Dieu est bienveillant à notre égard, il ne prend pas plaisir à nous voir souffrir, (Ps 56.9). Il ne nous a jamais dit que nous ne souffririons pas, (Jn 16.33). Les risques du doute lors des silences de Dieu, c’est de penser que Dieu : m’a abandonné, n’est pas concerné, n’est pas assez puissant, n’existe pas, ne m’aime plus car j’ai fait faux, agit de façon arbitraire. C’est le risque de comparer Dieu à un humain alors qu’il est tout autre, (Es 55.8‐9). Dieu a une vision d’ensemble alors que nous, nous avons une vision partielle. Nous pensons tout maîtriser lorsque nous tenons les choses en main. Les silences de Dieu nous ramènent dans nos limites humaines. Nous pouvons alors nous résigner, résister ou consentir. Consentir, c’est croire que Dieu continue de nous guider avec amour, même si on ne comprend pas ce qui se passe, ce n’est pas accepter n’importe quelle situation, c’est arrêter de se battre contre ce silence, c’est le choix de vivre le moment présent avec Lui, c’est vivre le présent dans « l’incertitude confiante », c’est abandonner nos sécurités illusoires et vivre sa vulnérabilité, c’est la possibilité de s’ouvrir à quelque chose de neuf.
Quelques pistes pour vivre le consentement. On peut épancher nos cœurs devant Dieu, (Ps 22), lui dire notre colère, notre souffrance, rester silencieux dans Sa présence, pleurer, si nécessaire avoir quelqu’un de bienveillant à nos côtés. Dans Sa présence, on peut découvrir Son action dans d’autres domaines de notre vie, ce qui est encourageant, (Ps 77.12‐13). Parfois, on peut trouver un sens à ce qui nous arrive, (Ph 1.12) ; (Jb 42.5). Ce ne sont pas les silences qui nous font croître, mais l’élan de vie que Dieu y met. Parfois nous ne comprendrons pas mais pouvons rester dans l’espérance. (Ap 21.4).
Questions :
- De quelle façon ai‐je vécu les silences de Dieu lors d’événements douloureux ?
- De quelle façon Dieu me parle‐t‐il ?
- Quelle expérience ai‐je de la résignation, de la révolte et du consentement ?
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