Des repères dans le brouillard

Des repères dans le brouillard

Lorsqu’on roule dans le brouillard, il est indispensable d’avoir des repères pour prendre la bonne route.

(Mt 20.1-16)

Cette parabole est donnée dans un contexte juif pharisien. Leur relation avec Dieu est de l’ordre de l’alliance : si l’on obéit, on est béni ; si l’on désobéit, on est puni.

Lorsque ma mère est décédée, plusieurs personnes ont dit que ce n’était pas juste, car elle était si gentille. Nous risquons d’avoir la forme de pensée suivante : faire le mal apporte la malédiction et amène la souffrance, tandis que faire le bien apporte la bénédiction et amène une absence de souffrance. Ceci peut être appuyé par les livres du Deutéronome, des Rois, et les livres de sagesse.

Dans notre parabole, il y a 2 types de relations à Dieu : le contrat, avec les premiers ouvriers et la confiance avec les suivants, puisque rien n’est décidé au début, sinon la promesse que ce qu’ils recevront sera juste.

Le contrat : Je donne pour que tu donnes

Nous risquons de baser notre relation à Dieu sur du « donnant-donnant », même dans la prière. Certaines prières deviennent alors des pressions sur Dieu. Plusieurs types d’attachement à Dieu peuvent être identifiés. Ils dépendent de notre relation avec des images d’autorité.

Sécurisés : opinion positive de soi-même et des autres
Ils ne sont pas surpris, ni irrités quand Dieu semble ne pas les protéger de tout mal et ne leur donne pas tout ce qu’ils veulent. Ils sont convaincus qu’un bon parent, qu’il soit humain ou divin, comprend et rassure ses enfants, tout en sachant que les surprotéger ne les aide pas à devenir forts.
Anxieux : vision négative de soi-même et exagérément positive des autres
Ils chantent, prient et étudient de tout leur cœur, en espérant que cela plaira à Dieu et qu’en retour, Il les bénira, car ils aspirent profondément à trouver la sécurité. Quand ils manquent un culte ou un temps de méditation personnelle, ils sont envahis par la culpabilité et l’anxiété, comme si Dieu était en colère contre eux.
Distants : vision trop positive de soi-même et négative des autres
Ils ont tendance à être reconnaissants pour les faits relatifs à leur salut, mais se concentrent beaucoup plus sur leurs « devoirs » en tant que chrétiens que sur la relation qu’ils entretiennent avec Lui.
Craintifs : vision négative de soi-même et des autres
Pour eux les gens et les relations ne sont pas sûrs. Dans la relation avec Dieu, ils n’éprouvent aucun sentiment de sécurité.

Le problème, si l’on se fixe sur une relation de type contrat avec Dieu, c’est que dans certaines épreuves, on peut chercher très loin et sans succès pour essayer de trouver leurs raisons d’être. On doit admettre qu’il y a une part de mystère.

La confiance

C’est une relation dans laquelle nous ne nous comparons pas aux autres et ne les jalousons pas.

Les repères qui justifient cette relation :

Dieu est juste
Dieu/Le propriétaire ne promet pas plus que ce qu’il donne effectivement. Sa justice ne correspond pas tout à fait à la nôtre ; dans Mt 20, nous risquons de ne pas trouver juste que tout le monde reçoive le même salaire. Par ailleurs, Dieu ne promet pas l’absence de souffrances (1Pi 4.12-13). Le job de Dieu n’est pas de nous rendre la vie facile.
Dieu est bon
Dans Mt 20, Il donne beaucoup à ceux qui ont peu travaillé. Il prodigue ses récompenses sur le principe de la grâce et non des mérites, si bien que le salaire devient un don.
Dieu est souverain
Dieu a le droit de faire ce qu’il veut, en tant que souverain, en tant que propriétaire. Lorsque nous ne comprenons pas, nous devons nous rappeler qu’il vise des objectifs qui nous échappent. Parfois sur terre, parfois dans le monde spirituel (Jb 1.6-12). Il a des droits d’auteur et même de hauteur sur nous. Nous sommes souvent égocentriques (Jb 1.9,11 ; 2.4-5). Les projets du Seigneur pour nous vont au-delà des bénédictions matérielles et des explications. Job accepte de ne pas avoir de réponse à toutes ses questions. Son épreuve lui a permis de mieux connaître Dieu (Jb 42.5). C’est souvent le but que recherche Dieu (Jc 1.2-4). Notre Père ne se contentera jamais d’une connaissance abstraite ; Il organise donc des travaux pratiques, afin de mieux Le connaître, de nous façonner et de nous amener à dépendre toujours plus de Lui. Nos « pourquoi ? » pourraient alors devenir des « pour quoi ? ».

Questions :

• De quel type est mon attachement à Dieu ?
• Comment ces repères m’ont-ils déjà aidé ou pourraient-ils m’aider dans l’épreuve ?

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