Résumé de l’atelier biblique du 16 février 2016
Animatrice : Stéphanie Clarke
Introduction
La croyance en l’éternité de l’âme se fonde sur une conception dualiste (notamment chez Platon). Corps et âme sont compris comme 2 entités différentes et séparables. D’où l’exaltation de la vie intellectuelle et le mépris du corps, dont on se méfie. Conséquences : réincarnation, ou disparition du sujet humain dans une conscience universelle et impersonnelle.
Dans l’Ancien et Nouveau Testament, l’âme n’est pas immatérielle ; au contraire, elle est liée à un corps. I Co 15, 45 : C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant, naturel [littéralement : une âme (psychè) vivante (zôsa) ]. Gn 1, 20, 24 : Ce terme (psychè en grec, nephesh en hébreu) est aussi appliqué à tous les animaux. – L’Esprit (pneûma), c’est ici le souffle de Dieu qui vivifie la personne en lui communiquant une force et une jeunesse toujours nouvelles. Un « corps spirituel », c’est un corps animé par l’Esprit de Dieu. Distinguons âme et Esprit !
Comment les morts se réveillent-ils ? Réponse v. 36 : comparaison avec la semence, qui meurt avant de donner la nouvelle plante ; la résurrection s’opère au travers de la mort.
2 écueils sont ainsi écartés :
- Identifier le corps ressuscité avec le corps actuel (cf rabbins, Talmud).
- Rompre tout lien entre les deux corps, comme si le second était une création nouvelle, sans relation organique avec le premier – la mort ne serait pas vaincue, elle aurait gardé sa proie.
Avec quel corps reviennent-ils ? Réponse v. 37-40 : grain nu = dépouillé de la parure de la plante.
La puissance créatrice de Dieu donne à la semence le vêtement, le corps destiné à son espèce.
Contexte du fragment
1-11 : Le premier soin de l’apôtre est d’établir solidement le fait de la résurrection de Jésus, sur laquelle repose l’attente de la nôtre : témoins oculaires, en grand nombre ; fondement de l’Eglise.
12-19 : La négation de la résurrection des morts entraîne celle de la résurrection du Christ et donne par là un démenti au témoignage apostolique et au christianisme tout entier. La condamnation des pécheurs ne peut être enlevée que par la mort expiatoire du Christ ; l’expiation n’aurait point eu lieu si la victime qui l’a accompli n’avait pas été rendue à la vie. Il y a un rapport intime entre le péché et la mort : Christ mort sans résurrection serait un condamné non justifié.
29-34 : Considérations de la négation du dogme de la résurrection : dévouement à la cause de Christ, une folie ! la seule sagesse serait de jouir autant que possible des biens de cette courte vie.
Questions pour les groupes
- Comment sont présentés ici l’âme et l’esprit ? Comment est le corps de résurrection ?
- La résurrection des corps : quelle influence sur : ma foi ; ma vie au quotidien ; mes décisions ?
- Croire à la vie éternelle – croire à la résurrection : quel message pour nos contemporains ?
Echos des groupes et conclusion
- A la résurrection, nous ne serons pas des êtres éthérés, mais des personnes, corps, âme et esprit. Jésus a dit : Père, je remets mon esprit (et pas mon âme) entre tes mains. L’homme a aussi un esprit. L’âme vivante, c’est l’être humain selon ses attributs corporels et émotionnels, etc. Âme et Esprit restent des réalités difficiles à définir selon nos catégories… Pour cerner ces réalités, il faut les articuler à leur contraire. L’esprit, c’est l’homme orienté vers Dieu. La chair, c’est l’homme qui se refuse à Dieu, se replie sur lui-même.
- La sécularisation et la laïcité de nos sociétés actuelles font que la religion est mise au rancard, et que par conséquent la question de la vie éternelle ne se pose plus, mais que seul le présent compte.
- Pour nous, l’espérance de la résurrection a une énorme importance. Nous prendrons soin de notre corps (et du corps d’autrui) sans l’idolâtrer. Nous ne gémirons plus de la sénescence, nous ne resterons pas rivés sur la passé. Il y a un avenir immense, pour nous et pour toutes les personnes autour de nous. Les actions bonnes, même les plus cachées, seront mises en valeur par le Seigneur ; il y aura des récompenses, au-delà de toute compensation.
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