Marcher … sur l’eau

Marcher … sur l’eau

Matthieu 14.25-33

Si un apôtre nous racontait les miracles de Jésus, nous dirions : « Jésus a-t-il vraiment fait cela ? ». Vous trouverez en Mt 14.22-33 une histoire qui me pose plus de questions que les autres miracles. Cet événement contredit les lois de la nature bien plus que les guérisons qui, avec la complexité du corps humain, pourraient trouver une explication.

1. Malgré nos théories scientifiques, comme un paysan du 1er siècle, nous savons que ce  n’est pas possible de marcher sur l’eau. Nous définissons les miracles comme des violations des lois de la nature. Un contemporain de Jésus ne s’exprimerait pas ainsi, il n’aurait pas du tout la même idée des « lois de la nature » que nous. S’il était juif, il lui serait impossible de parler des lois de la nature sans parler du Dieu Créateur tout-puissant. Aujourd’hui, nous avons tendance à regarder la nature comme un système autonome, et nous évitons de parler du législateur. Selon cette vision, un miracle est une intrusion qui va à l’encontre de la logique du système. Or, la nature n’est pas quelque chose qui existe indépendamment de Dieu, et Dieu n’est pas un intrus illégitime. Si nous avons aujourd’hui plus de peine à croire aux miracles que les gens de l’antiquité, ce n’est pas dû aux progrès scientifiques mais à un préjugé idéologique. Un artiste, pour créer un chef-d’œuvre, ne doit pas respecter toutes les règles mais doit savoir dans quelle mesure il peut briser ces lois. Il en va de même pour les miracles de Dieu : ce sont des événements significatifs dans le plan de Dieu. Quand Dieu écrit l’histoire de l’humanité, Il y inclut des passages qui se conforment aux lois de la nature et d’autres qui, à des moments déterminés, brisent ces lois en faveur d’une logique plus profonde, celle du royaume de Dieu.

2. Si les miracles montrent la puissance de Jésus, ils sont aussi des signes annonciateurs du royaume de Dieu dans lequel il n’y aura plus de maladies, ni de démons, ni de mort, etc. Il y aura l’abondance en termes de vin, de pain, de poissons multipliés. Même le figuier maudit peut nous parler des arbres qui, alors, porteront tous du fruit. Une autre manière d’exprimer ce contraste est de se rendre compte que presque tous les autres miracles abordent des sérieux problèmes qui menacent le bien-être d’une personne ou d’un groupe, par exemple une maladie, une souffrance, le décès d’un proche, une pénurie de nourriture ou de vin, une tempête. Mais dans notre histoire, le problème central qui est résolu,  c’est : « Qui est Jésus ? » (Mt 11.3,12.23,13.54,14.2). Le récit de la marche sur les eaux donne la réponse (Mt 14.33).

3. Après le miracle, Pierre demande à être sauvé.  Jésus dit souvent aux personnes qu’il a guéries : « Ta foi t’a sauvé », pour souligner que le miracle n’est qu’une manifestation de la foi qui, elle, fait toute la différence. Ici, le miracle a une fonction opposée : il met en évidence que la foi de Pierre n’est pas encore assez grande. Plus généralement, cet exemple nous montre qu’une augmentation de notre autorité peut être dangereuse si elle n’est pas accompagnée d’une augmentation de notre confiance en Jésus. La situation de l’humanité ressemble à celle de Pierre. Nous avons appris à manipuler la nature et nous utilisons cette autorité pour nous détruire. Nous ne pouvons que crier comme Pierre : « Seigneur, sauve-nous ! ». Comme pour Pierre, Jésus veut nous sauver et il veut notre participation. Ceci est souligné par la « Marche sur l’eau » qui est encadrée par la multiplication des pains dans Mt 14 et 15 ce qui montre bien les connexions qu’il y a entre ces événements.

4. Nous trouvons une autre connexion avec (Mt 12.39) et (Mt 16.4), il s’agit du signe de Jonas. Jésus apporte un changement absolument révolutionnaire dans la conception du salut. Dans l’ancienne alliance, on cherchait à parvenir au salut en s’éloignant de tout ce qui pourrait rendre impur. Il fallait donc jeter l’homme injuste hors du bateau pour que la tempête s’arrête. D’ailleurs, tout ce débat entre Jésus et les pharisiens  se trouve dans Matthieu 15, donc aussi dans ce contexte. Dans la nouvelle alliance, c’est l’homme juste, Jésus-Christ, qui entre dans notre bateau, et la tempête s’arrête. C’est Dieu qui nous envoie son fils, et en lui il nous apporte la justice, la paix, le salut. Je crois que ceux qui étaient sur cette barque cette nuit-là ont compris quelque chose de cette révolution quand ils se sont prosternés devant Jésus en disant : « Tu es vraiment le fils de Dieu ». Je vous invite à les rejoindre dans cette confession.

Questions

  • Comment expliquer avec mes mots la raison du miracle de « Jésus qui marche sur l’eau » ?
  • Quelle leçon pratique puis-je en tirer pour ma vie ?

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