La vie est belle à la lumière de la résurrection

La vie est belle à la lumière de la résurrection

(Ec 11.7-12.7)

Avec ce texte, nous atteignons le sommet de la pensée de Qohélet. Il s’adresse aux jeunes et aux vieux.

Douce est la lumière …

Qohélet part d’une expérience positive de la vie : les jours ensoleillés ! Les bains de soleil, etc. Il dit : il est bon de vivre ; la vie est belle. En Ec 2.17, il disait détester la vie.  Il intègre dans sa pensée les contre-sens. Combien de fois ne disons-nous pas ou n’entendons-nous pas deux affirmations contradictoires, parfois dans la même conversation.

Douce est la lumière… et il est bon pour les yeux de voir le soleil.

Je pense à deux femmes qui disaient que la vie était belle ; l’une malade décéda à 24 ans et l’autre mourut à Auschwitz à 27 ans. La vie, certes, est vanité, autrement dit éphémère, fragile, menacée, mais elle vaut la peine. Qohélet a souci de dire encore deux choses aux jeunes :

1) « Réjouis-toi avant que »

Il appelle les jeunes à la joie maintenant et non pas à une joie reportée. C’est le temps, le moment de la vigueur, de la force, de la joie de vivre, des fêtes, des découvertes, des projets, des chemins ouverts etc… En même temps c’est aussi un temps de crises, au sens propre du terme. La première sagesse est d’être heureux. Au moins, plus tard, tu ne rumineras pas des regrets. Profiter de la liberté, oui, mais tout en étant conscients du cadre, des limites permettant justement la liberté, c’est pourquoi il ajoute « Souviens-toi ».

2) « Souviens-toi avant que »

Que ta vie vient d’ailleurs, de la lignée qui t’a précédé et cela jusqu’au créateur. Choisir de nourrir une relation avec Dieu lorsqu’on est jeune, est source de vraie joie. Mais aussi se souvenir qu’on est poussière animé par un souffle de vie. Lui la donne mais aussi la recueille et encore la recueillera à notre dernier souffle. Se souvenir d’où on vient et où on va, de son origine et de sa fin. Il invite le jeune à être reconnaissant d’une part, et de l’autre, à ne pas craindre la vieillesse qui peut faire peur. Il le fera au travers d’un poème sur la vieillesse. La poésie permet d’une part de dire des choses vraies, mais avec pudeur, comme pour protéger la fragilité de cette étape de vie.

Le targum (interprétation juive de la bible) retransmet ce poème ainsi :

La vieillesse, nous dit le sage, est comme un hiver proche-oriental ; les nuages reviennent après la pluie et la pluie après les nuages etc… La lumière, la lune, les étoiles s’assombrissent peu à peu.

Avant que soit changé l’éclat glorieux de ton visage, comparable au soleil, avant que ne se ternisse la lumière de tes yeux, avant que s’assombrisse le lustre de tes joues, avant que s’obscurcissent tes yeux comparables à des étoiles, les cernes de tes yeux seront perlés de larmes comme des nuages après la pluie.

Le jour où tes genoux trembleront, où tes bras s’entrechoqueront, que les dents de ta bouche seront usées au point de ne pas pouvoir mâcher la nourriture et que seront obscurcis tes yeux qui regardent par les fenêtres de la tête.

Tes pieds seront trop fatigués pour sortir dans la rue, le goût de la nourriture t’abandonnera. Tu seras tiré de ton sommeil par le son léger d’un oiseau, comme par le bruit des voleurs rôdant dans la nuit. Tes lèvres seront trop hésitantes pour qu’elles puissent dire un chant.

Quelqu’un disait :

Jésus n’a pas vieilli, mais la souffrance humaine, physique, psychique, spirituelle, la mort violente, il l’a vécue.

Son chemin ne s’est pas arrêté là. Pâques, nous a redit et nous redit jour après jour, l’incroyable, l’inimaginable passage, l’inconcevable traversée de la mort vers la vie. Que l’on soit un enfant, un adolescent, un jeune adulte, une personne âgée, il n’y a pas d’âge pour se réjouir de toutes les bonnes choses de la vie et reconnaître la main du Créateur. De même qu’il n’y a pas d’âge pour se souvenir de qui nous sommes, créature de Dieu, dont le sens lui appartient, voulue par lui, aimée par lui et promise à la Vie.

Questions

  • En quoi ce texte me concerne-t-il ?
  • Comment articuler la joie de vivre avec l’échéance de la mort ?

 

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