Le libérateur se révèle (Sinaï 1) (Exode 3, 1-15) (TOB)

Le libérateur se révèle (Sinaï 1) (Exode 3, 1-15) (TOB)

Résumé de l’atelier biblique du 19 janvier 2017

 Animateur : Nicolas Michel

Introduction

Au début de l’Exode, pour décrire la situation d’Israël en Egypte, plusieurs termes hébreux répétés rappellent le mandat donné à Adam et Eve (Gn 1.8), puis à Noé (Gn 9),ainsi que les promesses faites aux patriarches (Gn 17 ; 28) : se multiplier, pulluler, être fécond, fort. L’Exode est une étape dans le plan divin du salut : voir au verso.

Questions pour les groupes

  1. La manière dont Dieu répond à Moïse (« Je suis qui je suis ») est difficile à comprendre de    manière isolée. Si tu observes tout ce passage, qu’est-ce que Dieu révèle de lui-même ?
  2. Compare la révélation de Dieu à Moïse avec celle à Jacob en (Ge 32.22-30) (voir aussi éventuellement (Ge 28.10-15,35.9-12). Quelles similarités et différences ?
  3. Quelle est l’implication pour nous de savoir que notre Dieu est le JE SUIS ?

Echos des groupes

  1. Il est vivant, constant, immuable, mais agit différemment selon les diverses situations. Il est absolument libre. Il intervient dans l’histoire et promet d’être avec tout croyant.
  2. L’un et l’autre rencontrent Dieu et dialoguent avec lui, Jacob dans une proximité plus grande. A Jacob, le Nom n’est pas révélé ; le Nom présenté à Moïse est loin d’être une définition qui nous permettrait de saisir toute la réalité de Dieu.
  3. Cela nous donne confiance, assurance, espérance. L’immensité de son amour pour chacun des milliards d’hommes est stupéfiante. Il nous écoute, il est toujours présent.

Réflexions finales de Nicolas Michel

Ce que la TOB rend par « Je suis qui je serai » peut aussi être traduit par « Je suis qui/ce que je suis » ou « Je serai qui/ce que je serai ». Il s’agit de deux fois la même forme du verbe être, avec un pronom relatif (« qui » ou « ce que »). Il peut s’agit d’un futur, ou plutôt d’un présent progressif.

En Ex 3.15, Dieu commence par une réponse énigmatique. On pourrait penser d’abord que Dieu refuse de répondre, en disant : « Je suis qui je suis ». Mais ensuite, il ajoute : « Voici ce que tu répondras : « JE SUIS m’a envoyé à vous ». La première réponse de Dieu est une révélation de qui il est. En fait, il y a un lien entre le nom de Dieu, YHWH ou Yahweh, que nos traductions rendent par Seigneur ou Eternel, et la forme verbale « Je suis ». Yahweh veut dire « Il est » dans une ancienne forme de l’hébreu.

Qu’est-ce que la réponse de Dieu signifie ? La Septante, une traduction grecque de l’Ancien Testament écrite entre le 3e et 2e siècle av. J.-C., traduit 3,15 par : « Je suis celui qui est. » Cette traduction (non basée sur la syntaxe de l’hébreu) donne une partie du sens, mais en efface une autre. Premièrement, « celui qui est » n’est pas aussi personnel que « Je suis ». Deuxièmement, c’est une description statique, abstraite, à la manière de la pensée grecque. En hébreu, le choix du temps donne un aspect dynamique qu’on pourrait traduire par : « Je suis celui qui est en train d’être . » En tant que celui qui est, il est hors du temps. Mais en tant que celui qui agit dans le monde, il a une histoire, une histoire relationnelle avec le monde et les hommes. L’Apocalypse rend ainsi très bien ce sens lorsqu’elle décrit Dieu comme « celui qui est, qui était et qui vient » (Ap 1.4-8,4.8).

Conclusion : dans ce texte, Dieu se révèle comme non seulement le Dieu de l’alliance avec les Pères et maintenant avec son peuple, mais comme le Dieu de tout l’Univers. Il agit dans sa création et dans l’histoire, comme il va le montrer en sauvant son peuple et en jugeant l’Egypte et ses dieux.

Jésus plusieurs fois se caractérisera comme le « Je suis » (TOB) :

Jn 8.24 : « Si, en effet, vous ne croyez pas que Je Suis, vous mourrez dans vos péchés. »

Jn 8.58 : « Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, Je Suis. »

(Voir aussi 13,19). Dans  l’Apocalypse, Jésus s’identifie au Père en disant : « Je suis l’Alpha et l’Omega, le Premier et le Dernier, le commencement et la fin. » (22.12)

 

La place de l’Exode dans le plan du salut

Concerne seulement la nation d’Israël

 

Alliance adamique : présence de Dieu – représentation (« image de Dieu ») – délégation (pouvoir sur la terre)

Chute : Absence de Dieu – défiguration de l’image de Dieu – aliénation du pouvoir (oppression, violences, destructions)

Alliance nohaïque : avec l’humanité dans son ensemble, qui ne sera plus détruite.

Alliance patriarcale (par ex. Gn 17.28) : promesse à Abraham, Isaac et Jacob, d’une descendance innombrable, d’un Peuple appartenant à Dieu et source de bénédiction pour toutes les nations

Au Sinaï : Dieu libérateur – Dieu universel – Loi (pour renouveler l’image de Dieu). Présence permanente auprès du Peuple (Tabernacle, puis Temple)

En David : espoir du Messie et de son Règne éternel. Mais après des siècles d’infidélité, le peuple est privé de la présence de Dieu : le Temple est détruit ; (Ez 8-11) voit la gloire de Dieu quitter Jérusalem.

Jésus inaugure une nouvelle alliance, il restaure ce qui avait été perdu ou compromis par la Chute, il opère une Nouvelle Création.

Quand la nouvelle alliance sera consommée, c’est-à-dire parfaitement accomplie, il n’y aura plus de mal ni de souffrance ni de mort, mais la pleine présence de la Trinité, et le peuple de Dieu régnera avec Dieu.

 


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