La paille et la poutre, comment y voir clair

La paille et la poutre, comment y voir clair

Matthieu 7.1-16

Introduction. Le Sermon sur la Montagne s’adresse aux disciples de Jésus, donc à la communauté des disciples jusqu’à aujourd’hui. Les dix commandements étaient destinés à tout le peuple pour garantir la vie sociale et être ainsi un témoignage aux autres peuples, d’une possibilité nouvelle de vivre ensemble conduite par Dieu. Nous les percevons souvent comme une parole autoritaire et très menaçante. Comme ils sont introduits par une parole d’amour, (Dt 5.6), leur sens devient le suivant :

« Ta vie a une grande valeur, donc celle de ton voisin aussi, donc tu ne tueras pas », etc. Le Sermon sur la Montagne présente les lignes de force du Royaume de Dieu, en quelque sorte sa charte. Jésus reprend des thèmes du décalogue pour dire sa vision personnelle à leur sujet : « Vous avez entendu qu’il a été dit (citation du décalogue), mais moi je vous dis ». Le Sermon sur la Montagne décrit les relations entre membres du Royaume de Dieu. C’est le peuple que Dieu déclare heureux parce qu’ils sont : pauvres en eux-mêmes et mendiants de l’Esprit ; dans la tristesse car Dieu les consolera ; doux ; etc. C’est une nouvelle société, prototype de la société du Royaume. Dans le Sermon sur la Montagne, la valeur de la vie de chacun est bien plus grande que dans la loi de Moïse, puisqu’il suffit de dire à autrui « fou » ou « imbécile » pour être passible de l’enfer. Mais Jésus n’est pas naïf et il n’envisage pas que la communauté de ses disciples soit parfaite ici-bas.

Dans Mt 7.1-6 Jésus aborde donc la manière de gérer les difficultés relationnelles entre les disciples.

Il utilise un procédé hyperbolique très utilisé au Proche-Orient. C’est comme lorsque nous disons « tu te mets le doigt dans l’œil » pour dire « tu vois tout à fait mal la situation ». Le contraste est très parlant entre un petit objet « la paille » et un gros objet « la poutre ». Le mot juger dans ces versets est très fort ; il a la signification de condamner et fait référence au jugement final que Dieu exercera lui seul à la fin des temps. Donc juger c’est prendre la place de Dieu qui seul est juge. Dieu seul a le droit et l’autorité de juger. Juger autrui pour la paille qu’il a dans l’œil, c’est sans s’en rendre compte avoir une poutre dans son œil. C’est se préparer à être soi-même jugé selon les mêmes critères, c’est se préparer à être dans le box des accusés. Il est vrai que nous sommes prompts à juger l’autre, à cause : de l’appartenance politique ou sociale ; du style de vie qui nous dérange ; de l’origine géographique ; etc. L’autre est enfermé derrière l’étiquette que nous lui avons mise, il y a parfois des années …

John Stott écrit : « Jésus condamne notre disposition à critiquer. Exercer des facultés critiques c’est discerner, pas censurer. La disposition à critiquer est un péché aux multiples facettes déplaisantes. Celui qui se plaît à critiquer voit le mal partout ; il a une attitude négative qui cherche à briser les autres ; il prend plaisir à dénicher les points faibles et les défaillances des autres … Pire encore, critiquer c’est s’ériger en censeur prétendant avoir compétence et autorité pour juger le prochain … », Voir (Rm 14.4). Jésus dans les béatitudes enseigne tout autre chose que la culture des critiques et des condamnations, voir (Ep 4.32). S’il est juste, d’aider son frère à se débarrasser d’une paille, il faut au minimum que chacun s’applique à soi-même les exigences demandées à l’autre.

Mt 7.6, les chiens dont il est question sont des chiens errants sales et se nourrissant d’ordures. Les porcs sont pour la loi juive des animaux impurs. Les perles font penser à la perle de grand prix de la parabole de (Mt 13.45-46). La perle représente donc l’Evangile. Ce texte nous dit qu’Il est hélas des situations où il est déplacé d’annoncer l’Evangile. C’est le cas lorsque tout indique qu’il sera méprisé, rejeté et n’entraînera que le blasphème, (Ac 13.44-46 et 49-51 ; Ac 18.5-6)

 Questions :

  • En quoi la valeur que Jésus donne aux humains influence-t-elle ma relation aux autres ?
  • Comment faut-il s’y prendre pour enlever la paille dans l’œil de quelqu’un ?
  • Comment découvrir qu’on a une poutre dans l’œil ?
  • Quelles sont mes expériences de situations dans lesquelles il ne fallait pas parler de Jésus ?
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