Le coup de la joue

Le coup de la joue

(Mt 5. 38-42)

La base du droit, c’est l’égalité pour tous, faibles et forts. Elle permet des rapports respectueux. Elle est un progrès sur la vengeance. Elle est dissuasive. La loi  dit qu’il sera fait à l’autre la même chose qu’il t’a été fait (Lv  24.20-21 ; Dt 19.16-21.  Jésus enseigne à dépasser ce mode de fonctionnement : je te donne – tu me rends. Pour vaincre le méchant,  Il dit de ne pas « riposter » (anti-stenaï = se dresser contre, s’opposer), selon le même mode, mais de faire le bien Rm 12.20-21 et de lutter contre les « autorités…, les esprits du mal… » Ep 6.12. La claque faite du revers de la main humilie et déshumanise. Elle blesse l’amour-propre et, souvent, déclenche la colère ou la soumission passive. C’est d’abord la victime qui détient le pouvoir de rompre l’escalade de la violence et de briser cette spirale par la non-violence active. Pour gagner l’autre, il faut « tendre l’autre joue », car « l’amour est la seule force capable de transformer un ennemi en ami » (Martin Luther King) ; la force contraint les corps et non les cœurs. L’amour respecte la dignité de l’adversaire.

Domaine personnel v.39b : S’exposer à la 2ème gifle est le geste d’une personne libre qui aime la personne plus que le préjudice qu’elle a subi. Domaine juridique v.40 : Prendre le manteau de quelqu’un était interdit par la loi Dt 24.13. Si après lui avoir pris sa tunique, on lui prenait son manteau, la personne aurait été nue, dans la honte. Jésus demande de ne pas défendre nos droits afin de gagner l’autre. La croix en est le modèle type. En ne défendant pas ses droits, Jésus met en évidence le mal.

Domaine politique v. 41 : Les militaires avaient le droit de réquisitionner quelqu’un afin de porter une charge sur une distance de 1 km. Si, arrivé au bout de cette distance, le réquisitionné demande de faire encore 1 km, le soldat ne sera plus dans son droit,  il se posera des questions et le réquisitionné pourra témoigner de sa foi.

Domaine économique v. 42 : « Donne à celui qui demande » permet de montrer sa liberté face à l’emprise des biens dans le but de gagner l’autre ou de guérir une relation.

Personne n’est impuissant devant le mal. Einstein a dit :  « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire ». Paul a dit : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » Rm 5.20,12.21. Martin Luther King a dit : « L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut » .

Questions :

  • Quelle est mon expérience de rendre la violence en réponse à la violence (verbale ou physique) ?
  • Quelle est mon expérience de la  non-violence active ?
  • Que me faudrait-il pour pratiquer la non-violence active au quotidien ?
  • Comment l’Eglise pourrait-elle pratiquer la non-violence active face à la violence et à l’injustice dans le monde ?

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