A la découverte d’un Psaume

A la découverte d’un Psaume

« Les Psaumes sont des cris avant d’être des écrits », Didier Rimaud. Pour les saisir, il nous faut retrouver le cri sous l’écrit. Ils sont le vécu d’humains pour tous les temps, leur prière, chant, cri, lamentation, questionnement, etc. André Chouraqui dit en quelques mots ce que ce livre représente pour lui : « Nous naissons avec ce livre aux entrailles. Un petit livre : 150 poèmes, 150 marches érigées entre la mort et la vie ; 150 miroirs de nos révoltes et de nos fidélités, de nos agonies et de nos résurrections. Davantage qu’un livre, un être vivant qui parle ‐ qui vous parle ‐ qui souffre, qui gémit et qui meurt, qui ressuscite et chante, au seuil de l’éternité et vous emporte, vous et les siècles des siècles, du commencement à la fin ». Cette collection de poèmes est destinée à être chantée et priée individuellement et communautairement. Chanter les Psaumes, c’est se retrouver en communion avec un grand nombre de croyants de tous les temps. On peut être étonné d’avoir des prières toutes faites et penser qu’elles enlèvent de l’authenticité. La bible encourage la prière spontanée comme la prière écrite. Jésus a récité des Psaumes, l’église primitive aussi. Jésus a donné le « Notre Père » comme un modèle de prière à réciter. Les deux types de prières sont nécessaires pour l’équilibre et l’unité de la communauté. Ils sont des cris avant d’être des écrits et n’ont donc pas le souci du religieusement correct. Ils sont concrets, ils nous apprennent à prier « en bleu de travail ». Psaume est dit « téhilim » en hébreu et veut dire louange. Ils englobent tous les états de l’âme humaine : l’amour, la haine, les lamentations, etc., il n’y a pas de non‐dit. Comme un enfant apprend à parler en redisant les mots de ses parents, Dieu, au travers des psaumes, nous donne des mots pour nous apprendre à prier. Jésus a puisé dans le Psaume 22 les mots de sa dernière prière : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as‐tu abandonné ? »

Résumé.
1. Les Psaumes sont une ressource pour la prière personnelle et communautaire. Ils transcendent les générations et les rassemblent. Ils nous décentrent de nous et nous lient aux autres générations.
2. Les psalmistes osent livrer leur prière. Ce n’est pas facile car ils ouvrent leur cœur et ne trichent pas avec Dieu. Ils nous font le cadeau de mots humains, vrais.
3. Prier les psaumes demande un apprentissage. Ils sont comme des noix. Ce n’est qu’après les avoir ramassées, séchées puis sorties de leur coque que l’on pourra les utiliser dans toutes sortes de recettes pour enfin les déguster. Pour les psaumes, il faudra prendre du temps pour pouvoir savourer leur richesse.
Psaume 40 (version Chouraqui puis TOB). Il y a une insistance sur l’attente/l’espérance. En français, on attend ou espère un événement heureux : un travail, un appartement, une maison, etc. En hébreu le mot est « qivvâh ». Il signifie : jeter l’ancre ou la flèche. Le psalmiste n’attend pas un événement heureux, mais le Seigneur. Il est tendu vers Lui. Le priant se sait entendu, visité, relevé par Dieu, v.2 et 3. Il se sent accroché à Dieu et comme treuillé. Ce sont les mêmes termes utilisés lors de la résurrection dans (Mc 5.41). Le psalmiste nous aide ainsi à ne pas tourner en rond dans nos prières, mais à les ré‐orienter vers le Seigneur afin de se laisser déplacer. Là où l’on veut baisser les bras car le fardeau est trop lourd, Il nous appelle à le laisser rouler sur Lui. Prier les psaumes, c’est entrer en communion avec les autres. Lorsque je prie « …pourquoi m’as‐tu abandonné … », je le prie en communion, en solidarité avec ceux qui se sentent abandonnés.
Jésus a non seulement récité les psaumes, mais il les a incarnés, v.7 et 8 et (Hé 10.5‐7). A nous aussi de les incarner dans notre contexte comme Paul nous y invite dans (Rm 12.1), inspiré du (Ps 40). A nous aussi de louer Dieu en se rappelant qu’il ne s’agit pas de se forcer à Le louer ni à être joyeux. Toute prière est louange. A la suite du psalmiste, nous sommes invités à nous attendre à Lui, à nous laisser treuiller par Lui en communion avec Son Fils et avec toutes les générations du peuple de Dieu.

Questions :

  • En quoi les Psaumes m’ont‐ils aidé ou pourraient‐ils m’aider à prier, à louer Dieu ?
  • Que signifie pour moi qu’il faut apprendre à utiliser les Psaumes ?
  • Que veut dire pour moi être treuillé par Dieu ?

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