Atelier biblique –  L’ÊTRE HUMAIN AUGMENTE – UNE POLITIQUE AUGMENTÉE (Romains 13.1-7)

Atelier biblique –  L’ÊTRE HUMAIN AUGMENTE – UNE POLITIQUE AUGMENTÉE (Romains 13.1-7)

RÉSUMÉ Atelier biblique

du 2 novembre 2023

 Animateur  : Vincenzo Ravera

Une politique augmentée – Romains 13.1-7

Introduction

C’est un passage controversé de l’Écriture. La controverse se situe au niveau de son application. Paul s’adresse à des croyants vivant dans une société païenne.

Paul écrit cette lettre à Corinthe entre les années 54 et 59. Rome compte une population estimée à 400’000 habitants composé de 30 % d’esclaves, de 30 % d’hommes et de femmes libérés et de 40 % de citoyens libres de naissance. Parmi tous ses habitants, on compterait environ 10 % de juifs. – L’année 54 marque le début du règne de l’empereur Néron. Et s’il est connu comme un empereur tyrannique et sanguinaire, les 5 premières années de son règne sont considérées par la majorité des historiens comme des années de paix et de tranquillités civils que Rome n’avait plus connu depuis la mort d’Auguste en l’an 14.

L’accession au trône impérial de Néron marque aussi le retour des juifs à Rome. En effet, Claude, le père de Néron, avait expulsé tous les juifs de Rome en 49..

Commentaires

Paul ne fait ici aucune distinction entre les bons et mauvais gouvernants. Ailleurs, il y a des critiques formulées contre les gouvernements injustes : Co 2.15 ; Ap 13.11-18 ; 17 ; 18.

1se soumette aux autorités… // ἐξουσίαις // Ici, le terme employé désigne l’autorité au sens général. Dans notre contexte, il signifie autorités humaines, civiles, ceux qui gouvernent.

3craindre les magistrats // ἄρχοντες // Celui qui est dépositaire de l’autorité civile, administrative, judiciaire.

4  … car (le magistrat) est serviteur de Dieu… // διάκονός // Ce terme signifie serviteur.

6car ils (magistrats) sont ministres de Dieu // λειτουργοὶ // Ce terme signifie également serviteur, ministre, officiant. Il est la racine du mot français « liturgie ».

Questions

  1. Comment l’apôtre Paul envisage-t-il la relation entre le croyant et l’autorité civile ?
  2. Comment le croyant doit-il réagir face au mauvais magistrat ?
  3. Les chrétiens doivent-ils s’engager en politique ? à quel point ?

Entretien et conclusion

(A) « soumission » est un mot souvent détesté aujourd’hui ; pourtant la soumission aux autorités politiques est exigée par le N.T. C’est Dieu qui a institué un ordre et établi des autorités, même si elles ne le savent pas. Dieu est universel, il prend soin du monde entier ; les structures politiques servent à limiter les excès du mal. – Saül avait mal tourné et David avait été oint par le prophète Nathan ; pourtant, alors qu’à deux reprises David aurait pu tuer Saül, il l’a laissé vivre, car il avait été oint comme roi. – Cyrus, sans en être conscient, a agi dans le sens de la volonté de Dieu.

(B) Si notre conscience nous montre qu’on gouvernant s’oppose à la volonté de Dieu, nous ne devons pas prendre les armes pour le combattre. Mais il faut lui désobéir, dénoncer son injustice, si c’est possible, et prier pour lui, comme pour toutes les autorités.

(C) Quelques chrétiens peuvent chercher à obtenir des postes à responsabilité, s’ils reçoivent un appel du Seigneur. Mais cela prend du temps et des forces, et risque d’éloigner de Dieu. En revanche, notamment en Suisse, il faut que tous remplissent leurs devoirs politiques, dans les élections et les votations ; qu’ils recourent aux referendums et aux initiatives pour défendre les principes bibliques. Mais nous disons non à ces évangéliques américains qui voudraient imposer ces principes par le pouvoir politique : c’est contraire à l’enseignement de Jésus , qui ne veut pas qu’on recoure à la contrainte, mais qui apporte la liberté.

Conclusion  : Nous ne devons pas être anarchistes, mais nous soumettre à l’ordre voulu par Dieu. D’autre part, ce texte ne justifie pas un pouvoir tyrannique. Il contient des éléments subversifs : le souverain n’est qu’un serviteur ; la conscience, élément constitutif de la nouvelle alliance, pousse à obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.

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