Résumé de l’atelier biblique du 19 avril 2016
Animatrice : Joëlle Druey
Introduction
Ce thème pose la question de l’état intermédiaire entre la mort et la résurrection.
Cela fait écho à nos interrogations, notamment en cas de décès d’un être cher. Le deuil était le thème d’une soirée récente destinée à ceux qui font des visites. – Mais nos concitoyens s’y intéressent peu : un récent numéro de l’Hebdo titrait qu’un quart des Suisses croient en la réincarnation.
Rappel
- Premier atelier biblique (1 Th 4, 13-14) : Paul y parle du sort des chrétiens décédés et affirme que Dieu les ramènera et qu’avec eux, nous serons toujours avec le Seigneur.
- Le 15 février, nous avons été enseignés sur la résurrection des corps (1 Cor. 15, 35ss).
Dans notre passage, et avant, Paul exhorte à ne pas perdre courage. Il exprime ici sa foi très forte malgré les difficultés et souffrances graves (il a failli mourir, 2 Cor 1,8-9), confiance ancrée à la fois dans la victoire de la résurrection du Christ (dans le passé) et dans la certitude de la victoire finale du Christ (à l’avenir).
Quelques explications
- 4,16
- Paul oppose à notre être extérieur, qui se dégrade, notre être intérieur, qui se renouvelle. De quoi s’agit-il ? Ce ne sont pas seulement nos capacités physiques qui se détruisent, mais également nos fonctions psychiques, à cause de la maladie ou de l’âge. Paul parle donc ici du centre le plus profond, les plus intime de la personne, que le N.T. appelle parfois « cœur » ou esprit ».
- 4,17
- le verbe « produire » ne doit pas être mal compris. Paul s’adresse à des chrétiens persécutés, leur assurant que leurs souffrances ne sont pas vaines.
- 5, 1
- « céleste » : se réfère à la réalité telle que Dieu la voit, le lieu de sa présence.
- Jean 14, 2
- « Je vais vous préparer une place »
- 5,3
- être trouvé « nu », c’est être dépouillé de son corps actuel sans avoir encore reçu le corps nouveau par la résurrection. Paul souhaiterait être parmi ceux qui seront vivants à l’avènement du Seigneur et qui ressusciteront sans passer par le trépas (1Th 4,17).
Questions pour les groupes
- Comment, concrètement, regarder non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible ? En quoi cela est-il difficile dans la société actuelle ?
- Qu’en est-il de mon regard sur l’autre : ne vois-je en lui que son être extérieur ?
- Percevez-vous votre corps comme un obstacle, si oui à quoi ? Le percevez-vous comme un fardeau ? Avez-vous déjà, comme Paul, eu ce désir de le quitter pour être près du Seigneur ?
- Quand habiterons-nous dans la demeure céleste préparée par Dieu pour nous ?
Echos des groupes et conclusion
- Notre foi, invisible, doit se manifester par un comportement d’amour qui l’atteste.
- Il faut voir son prochain à travers Jésus ; et percevoir en lui des possibilités non encore « visibles ».
- En général, le corps est peu ressenti comme un obstacle ; on aimerait surtout être débarrassé de l’emprise de ce monde corrompu sur nos pensées et nos actions.
- Nous entrerons dans la demeure céleste immédiatement après notre mort : c’est confirmé par (Lc 23,43) – « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » ; et par (Ph 1,21-24).
La situation de l’homme dans l’état intermédiaire reste mystérieuse. Qu’est ce corps que l’homme laisse derrière lui quand il meurt ? Comment est-il possible que d’autres facultés (comme la pensée, la foi) continuent à s’exercer dans une autre dimension de la réalité (au « ciel ») ? De telles questions resteront certainement sans réponse de ce côté-ci du voile et nous rappellent les limites auxquelles se heurte notre raison quand elle veut saisir l’état intermédiaire… Le modèle de l’être humain comme multidimensionnel <= ayant d’autres dimensions que son corps et ses facultés repérables> nous permet pourtant d’être assurés du fait que l’état intermédiaire n’est pas une doctrine irrationnelle, dont on ne pourrait rien dire. JAEGER, L’âme et le cerveau (Excelsis, 2009)
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