Colossiens 1.13, 18-20

Dans notre compréhension rationaliste et individualiste du monde qui nous vient du siècle des Lumières, chaque individu, si tant est qu’il est doté de suffisamment d’intelligence et de connaissance, peut s’auto-déterminer. Il devient ainsi un îlot de liberté limité uniquement par les contraintes extérieures. La réalité et la Bible, nous montrent qu’il en est autrement.

Nous sommes solidaires les uns des autres. C’est grâce à cette solidarité que vous pouvez utiliser un smartphone, que nous avons la Bible et que nous avons ici une société basée sur le droit et la dignité. Cette solidarité humaine comporte un élément de ténèbres insondables qui nous fait reproduire l’égoïsme, la violence, le mépris, etc. que la bible appelle péché. Il n’y a pas de moyen humain d’échapper à cette solidarité du mal qui se transmet de génération en génération depuis la chute de l’homme.

Pour libérer l’humanité de cette solidarité fatale, Jésus a quitté la demeure transcendante du Père et du Saint Esprit pour s’unir à l’humanité et la faire passer par la mort sur la Croix. En la faisant revenir à la vie, il a commencé une nouvelle forme d’humanité  qui est solidaire non plus d’Adam, mais de Christ. Ce que Dieu a fait est irréversible pour lui-même. Désormais, l’humanité de Jésus est en Lui et l’humanité de l’Eglise est unie à Lui.

Par le baptême tout homme et toute femme peut entrer dans la descendance de ce nouvel Adam et donc entrer en solidarité avec l’humanité régénérée (Col 2.11-12, 3.9-10). Comme Christ l’a fait avant nous, nous devons nous aussi, passer par la mort pour être libéré de la solidarité d’Adam et par la résurrection pour entrer dans la nouvelle humanité. Le baptême nous associe à la mort de Christ, et donc nous libère du lien avec Adam. Il nous associe à la résurrection de Christ et nous fait entrer en union avec le nouvel Adam. L’état glorieux du Christ, nous ne le vivons pas pleinement encore. Cependant il y a un processus entre ce qui est initié en nous et ce qui sera complet. Les deux mouvements du baptême que sont la mort et la résurrection, continuent de caractériser la transformation graduelle qui s’en suit.

Il y a trois manières de stagner, voire de régresser dans la vie chrétienne

1. La foi ne produit rien, n’a aucune espèce d’influence sur la vie de la personne.
2. C’est de chercher à mourir à la chair sans se tourner vers plus d’intimité avec Dieu. C’est ce qu’on appelle le légalisme ou la religiosité. Ce n’est qu’une manière cachée de l’homme d’être son propre dieu.
3. C’est de chercher l’union à Dieu sans le renoncement à ce qui nous sépare de lui et des autres. C’est une hypocrisie et un fantasme. Nous ne pouvons prétendre aimer Dieu sans nous détacher des idoles et sans aimer notre prochain.

Commençons par le mouvement descendant de la mort (Col 3.5, 8-9).

La 1ère liste est une liste d’idoles. Ce sont les désirs qui prennent le pouvoir sur le cœur humain. Cela revient à remplacer le Créateur par la Création.

La 2ème liste est une liste de comportements commis contre autrui. C’est le comportement de l’homme qui dans son désir de se suffire à lui-même s’aliène de plus en plus de Dieu et des hommes. Pour mourir à ces choses, il faut dénoncer les mensonges qui nous tiennent captifs et se repentir de nos idoles et du mal que nous faisons à autrui.

Regardons maintenant le mouvement ascendant de la résurrection (Col. 3.10, 12-16). Paul nous exhorte d’abord à revêtir ce qui caractérise l’homme nouveau : comment aller vers l’autre avec amour ; comment répondre à l’autre dans l’amour, alors que l’autre vient à nous avec ses souffrances et son péché. Mais Dieu n’a pas seulement créé des individus, il a créé une nouvelle humanité. C’est donc la communauté dans son ensemble qui est appelée à être transformée et à chercher activement cette transformation. Nous devons donc nous aimer les uns les autres et laisser la paix de Christ régner parmi nous. Nous sommes appelés à nous enseigner et nous reprendre les uns les autres. Nous devons nous encourager les uns les autres à la reconnaissance et à la joie par la louange communautaire.

Questions

• Quelle est ma compréhension du baptême ?
• Quelle est ma façon de vivre le processus de transformation initié par le baptême ?
• Concrètement, comment vivre le processus de transformation de la communauté ?